Couper pour laisser respirer

J’écris trop. Toujours.
J’ai longtemps cru que c’était un défaut à corriger.
Aujourd’hui, j’y vois plutôt une matière première. Un excès nécessaire.
Mais ce que je coupe ensuite n’est pas de l’ordre du surplus. Ce sont des gestes. Des phrases qui voudraient trop dire.
Et ce que je garde… c’est ce que je n’arrive pas à retirer.

Ce n’est pas que je veux être obscure.
C’est que je préfère le silence à l’insistance.
Une phrase coupée peut parfois valoir dix phrases dites.

Je ne veux pas parler à la place du lecteur. Je veux qu’il avance dans l’espace que je laisse. Dans les interstices.
Je coupe les rails. Je garde les failles.

Si ces mots résonnent avec ta manière de lire, d’écrire ou d’être, tu peux retrouver mes textes sur ce site.
Certains sont courts. D’autres, un peu cabossés. Mais chacun d’eux porte en creux une forme de refus de trop en dire.


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