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Il y a des violences qui ne crient pas. Des phrases qu’on n’entend pas tout de suite, mais qui s’insinuent. Qui traversent le corps sans alerte, puis s’y logent. Comme un poison doux. Venin calme est né de cette sensation-là. D’un mot neutre qui déstabilise. D’un retournement invisible. De cette manière qu’a parfois le réel
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Il y a des livres qui s’écrivent comme une coulée. Qui débordent, qui s’imposent. Chant Brisé était de ceux-là : il m’a traversée avec urgence, en appelant tout mon souffle. A Contre-Jour, lui, procède autrement. Ce roman ne cherche pas l’émotion frontale. Il se tapit dans les recoins. Il se construit à bas bruit. Et
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Il y a des moments où l’on ne pleure pas. Pas parce qu’on est fort. Pas parce qu’on va bien.Mais parce que tout est coincé. Suspendu. Ravalé. Ce poème est né d’un de ces instants. Une sensation physique avant toute pensée.Un ventre qui se tord. Une gorge qui se serre.Pas d’éclat. Pas de drame. Juste
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Je pourrais dire que j’écris comme on respire. Mais ce serait faux. J’écris comme on retient son souffle. Quand j’écris à quelqu’un que j’aime, il ne s’agit pas d’expliquer. Ni d’être brillante. Ni de faire bonne impression. Ce n’est même pas une question d’être sincère. C’est plus trouble que ça. Plus instinctif. Plus nu. Ce
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Il y a des textes qui surgissent comme ça, à la frontière d’un geste qu’on n’a pas eu le courage de faire.Pas d’explosion. Pas de drame. Juste une tension qui persiste dans l’air.Un silence qui ne protège plus, mais qui endort. Ce poème ne raconte rien. Il suggère une absence. Une sorte de dérèglement doux.Les
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Pendant longtemps, j’ai cru qu’une bonne ouverture devait frapper. Une disparition. Un cri. Une faille nette. Une première ligne qui gifle ou qui happe. Je croyais aux départs vifs, à l’entrée fracassante dans l’histoire. Et puis, j’ai commencé Les Apparences de Gillian Flynn. Et c’est une toute autre tension qui s’est imposée. Il parle d’elle.
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Ce n’est pas un aveu, ni une plainte. C’est un constat. Peut-être même un territoire. J’ai longtemps cru que mes blocages étaient des ennemis. Que mes retenues étaient des freins. Que si je n’arrivais pas à tout donner, tout montrer, tout dire, c’est que quelque chose était cassé. Mais j’apprends, peu à peu, à écouter
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Il y a des textes que l’on expose. Et d’autres qu’on retient longtemps. Par pudeur, par peur, ou simplement parce qu’ils brûlent un peu trop. Aujourd’hui, je choisis de les laisser apparaître. Quelques poèmes courts. Un recueil de chair, de tension, de rires mal calés. Et un texte plus long, plus risqué : Creux défendus.
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Pendant longtemps, je n’en voyais pas l’intérêt. Tenir un carnet ? Une distraction de plus. Une façon de s’occuper, de s’inventer un rituel d’écrivain sans écrire vraiment. Une dispersion. J’avais cette idée que le vrai travail, c’était celui du texte. Le roman. La nouvelle. Ce qu’on construit, ce qu’on polit. Pas ce flux brut, désordonné,
